Le long des murs…

Notes du du Professeur Alphonse Mathieu Gontran -Le Régent, retrouvées tachées de sang dans une barque errante et sans passager, au milieu du lac de Constance.

 

Renata nous conduit vers le collège de Salem. Hans est notre commis, il nous mène à nos chambres.

De spartiates chambrées, ex-cellules monastiques. A travers une lucarne, j’aperçois une jolie jeune fille dans une aile annexe bien plus luxueuse. On m’apprend qu’il s’agit des élèves.

Hans nous raconte le canal souterrain, issu d’un ruisseau dévié des collines par les moines.

Pendant que Théophraste et Patrick vont à Meersburg chercher nos bagages, nous en profitons pour visiter les environs. Nous nous promenons direction le moulin, le long du canal. On y croise un petit couple, l’homme est un ancien combattant de la Somme.

Arrivés au moulin, un deutsch nous accueille froidement et refuse de nous laisser visiter. Nous suivons encore le cours d’eau jusqu’à un chemin qui monte le long de la colline, nous progressons pour aboutir à un point de vue qui domine la vallée. On voit des restes de carrières de pierres. 45 mn plus tard, vers cinq heures du soir, retour à l’Université.

Nous croisons dans la cour principale, un jeune garçon, un trentenaire en short-chaussettes-chemise jaune. Professeur Kakinoff, prof de « Mathématiques spéciales », il nous invite chez « Bertha » pour nous expliquer les fondamentaux de son enseignement. La bière aidant, il avoue connaître Azenath, et que l’incendie lui semble louche, voir criminel.

On va dîner au réfectoire, env. 15 élèves dans la salle au début, ceux de notre table nous quittent sans mot dire et rejoignent les autres tables. Les étudiants sont organisés en fratries. Une fratrie est celle des « chevaliers ». Les trois noyés en faisaient partie. Ces pauvres barbares représentent bien ce peuple guerrier et arriéré.

Plus tard, vers huit heures trente du soir, une cloche sonne. Dans un grand silence, les étudiants rejoignent leurs chambres.

Théophraste essaie de visiter le bâtiment mais est refoulé par Lehman, le responsable de l’internat.

J’essaye de  visiter l’église, mais elle est fermée. De nuit, nous allons à l’Orangerie et comme convenu, l’étudiante qui nous avait envoyé un message nous y accueille et dit qu’il faut qu’on « sache » et le « raconter à l’extérieur ». Elle semble très inquiète. Elle nous amène dans un petit sentier qui nous conduit derrière l’abbaye contre un des murs d’enceinte. Après quelques temps,  d’une fenêtre de l’internat, éclairé par la lune blafarde, un étudiant descend en s’accrochant aux pierres, puis sept autres, tels des araignées à quatre pattes et à une vitesse fulgurante !

Aux regards blêmes de mes camarades, une sourde angoisse parcourt notre petit groupe bien désarmé face à ces créatures d’outre-monde.

Elles  se dirigent vers le moulin et nous les suivons poussés par la folie d’en savoir plus.

Là-bas, quatre créatures (de vrai horreurs !) courbées et  aux yeux globuleux pratiquent avec les étudiants un sinistre rituel, parodie d’un accouplement démoniaque entre ces créatures et nos jeunes « chevaliers ».

Patrick, tremblant comme une vielle branche, heurte un objet métallique et tous les regards se portent vers nous. Ils foncent vers nous… nous fuyons comme des damnés poursuivis par des démons (mais que sont-ils d’autres ?).

Nous fuyons jusqu’à l’Abbaye. Tout est calme, l’auberge est fermée. Théophraste et Elioth apparaissent d’une fenêtre du bâtiment de l’internat. Ils nous rejoignent dans la cour. Ils divaguent, ils parlent de livre, disent qu’il faut ramener « Le maître ». Elioth se déshabille, il est recouvert d’écriture (il est le livre en fait, mais à ce moment  l’ai-je réalisé ?). Il nous confirme qu’Azenath a bien le testament de Carmanagos. Après quelques coups, ils reprennent leurs esprits.

Ces fous veulent rester ici au lieu de fuir. J’essaye de quitter l’Abbaye seul, mais la nuit le domaine est clôturé.

Je me barricade alors dans ma chambre pendant qu’eux échangent leurs informations. Ils me rejoignent en forçant la porte. Les fous… toutes leurs palabres ne les sauveront pas…on est foutus…

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